- PARTI NATIONALISTE ÉCOSSAIS
- PARTI NATIONALISTE ÉCOSSAISPARTI NATIONALISTE ÉCOSSAISPrétendant incarner et défendre dans les luttes politiques le vieil esprit d’indépendance de l’Écosse et l’espoir conçu bien souvent, après l’Union de 1707 avec l’Angleterre, de la reconquête d’une véritable souveraineté, le Parti national écossais (Scottish National Party, S.N.P.) est issu de la fusion, en 1934, de petites formations préexistantes: à cette date, les doléances économiques d’une contrée sur le déclin et frappée de plein fouet par la dépression orientent ses programmes, au-delà de la revendication culturelle et politique, vers la dénonciation de l’oppression anglaise et la promesse d’une prospérité réelle en cas d’indépendance. Jusqu’à la guerre, le parti demeure marginal, il perd 5 des 8 cautions déposées par ses candidats en 1935 et ne recueille alors qu’à peine plus de 1 p. 100 des voix des citoyens concernés. L’attitude ambiguë de certains dirigeants durant la Seconde Guerre mondiale dessert considérablement le parti, moribond en 1945. Il faut attendre le début des années 1960 pour qu’il retrouve un élan certain. En un temps où les grands partis conservateur et travailliste déçoivent souvent leurs militants et électeurs, il partage avec d’autres formations minoritaires, dont le Parti libéral, un rôle utile de protestation, en faveur duquel les mécontents acceptent de voter, surtout lors d’élections partielles, et pour donner un coup de semonce aux hommes en place. Le S.N.P., qui a exposé sa doctrine en 1946 sans vraiment choisir entre l’indépendance totale et l’autonomie, réaffirme en 1962 sa volonté de «libérer» les Écossais par des moyens démocratiques; il cherche à devenir un parti de masse, s’ouvre aux intellectuels, aux étudiants en particulier, mais aussi à toutes les classes: il n’a jamais été très sûr du nombre de ses adhérents qui semble avoir oscillé entre 10 000 au moins et 100 000 au plus, très large «fourchette» qu’expliquent la mauvaise organisation du secrétariat central et la grande initiative laissée aux quelque cinq cents sections de base. Son audience augmente en raison de la gravité des problèmes économiques écossais et de la détérioration de la situation dans les années 1970; surtout, il trouve dans ce domaine un argument décisif propre à rallier les sceptiques: la découverte des gisements pétroliers de la mer du Nord pourrait apporter à l’Écosse la manne indispensable pour prospérer en dehors de l’orbite anglaise. Par là s’expliquent probablement les étonnants progrès qu’il enregistre en 1974 par rapport aux élections antérieures, obtenant 11 sièges à Westminster. De ce fait, il a gagné aussi une crédibilité à l’extérieur, un poids utile aux Communes, où ses voix sont recherchées par les cabinets Wilson et Callaghan, et une grande confiance en lui-même. Pourtant, le référendum européen de 1975 semble avoir marqué les limites de son influence, puisqu’il a été incapable de dissuader une majorité d’électeurs écossais de voter en faveur du maintien du Royaume-Uni dans le Marché commun. La dévolution d’une part des pouvoirs du Parlement britannique à une assemblée régionale écossaise, souhaitée par le S.N.P., ne recueille pas, lors du référendum de mars 1979, le score nécessaire (40 p. 100 des voix) pour son entrée en vigueur. Ensuite s’amorce une crise du nationalisme écossais que confirment les résultats des élections de 1979, 1983 et 1987. Après avoir subi un sérieux revers aux élections d’avril 1992 — ils perdent deux de leurs cinq députés — alors que les sondages leur promettaient une percée, les nationalistes essaient de se remobiliser (manifestation lors du sommet européen d’Édimbourg en déc. 1992). Lors des élections européennes de juin 1994, le S.N.P. obtient 2 sièges sur les 87 dévolus au Royaume-Uni.
Encyclopédie Universelle. 2012.